lundi 26 mars 2018

Mémé (2013)


Mémé 
ma Mémé adorée
juste pour te dire que grâce à tes sous
je me repose enfin de ce bon vieux système patriarcal
qui favorise si bien certaines sécrétions vaginales
mais plus les miennes
mais plus celles-là
mais plus maintenant
mais plus jamais
je me remets lentement ma Mémé
je récupère pour de vrai
guérie de mon rôle guérie de mon rang
guérie de ma faible personnalité
comme dirait ta fille ma chère Maman
qui ne se démettra pas une épaule
en essayant de me consoler...
mais contrairement à elle
j'ai plus (trop) besoin de tous ces trucs et ces machins
qui rendent vrais et beaux les gens qui ne le sont pas trop

pendant ce temps des mélanges hyperféroces me lavent les nerfs Mémé
et me relâchent au large dans des mers hyperbouillantes
qui me soignent le sang
qui me font mouiller grave
comme une véritable petite salope
comme la fiancée secrète du requin-tigre

ta petite-fille qui t'aime
où que tu sois désormais

en compagnie de NatYot

vendredi 23 mars 2018

phatique


le fameux poète me déconseille fortement de travailler avec cet éditeur 
que l'éditeur et moi dans la même pièce
il ne sait pas ce que ça peut donner
que ça peut même faire du vilain


le fameux poète me confie également
qu'il faut se méfier des éditeurs qui sont des auteurs frustrés

je lui dis que je vais quand même me décider à confier mon manuscrit à l'éditeur
que j'ai trouvé ses arguments limpides contrairement à certains
que son envie de me publier me semble sincère même si je pressens qu'il eût préféré que je sois homosexuel
que je trouve ses livres classieux qui plus est
et son désir de faire évoluer son catalogue tout à fait louable voire carrément courageux

le fameux poète est surpris
il me dit que je ne devrais pas faire ça
que l'éditeur navigue à vue
qu'il n'a pas de ligne éditoriale
et blablabla et blablabla

je remercie le fameux poète pour ses précieux conseils et je retourne à ma bière

six mois plus tard
je constate que le nom du fameux poète apparaît au catalogue de l'éditeur
et je me dis tiens...

mercredi 21 mars 2018

déontologie

la grande poétesse outre-Atlantique prépare une micro-revue littéraire basée sur le bénévolat comme c'est coutume dans le milieu

elle aime vraiment beaucoup un de mes poèmes la grande poétesse
elle a carrément flashé dessus mais elle a aussi des principes sur lesquels elle ne transigera jamais
elle ne me publiera uniquement que sous mon vrai nom
celui que m'ont donné mes parents

je lui réponds qu'en tant que poète
ma famille m'a toujours plus ou moins considéré comme un parasite déviant
traduire par fainéant
traduire par tapette
et qu'au nom du punk de Blaise Cendrars et des indiens d'Amérique
tout ce que je ne suis pas mais qui m'éclaire et me nourrit
mon pseudonyme est un masque et un projet qui me permet de me réapproprier moi-même

certes j'en fais un peu des caisses
d'autant que j'en rajoute encore un peu quand
je me surprends à lui dire que tout cela n'est pas négociable
elle me rétorque qu'elle ne peut pas faire d'exception la grande poétesse
qu'il faut que je la comprenne
que sa déontologie est en jeu


alors ne prenons surtout pas de risque lui dis-je et restons-en là

deux jours plus tard elle me recontacte
elle a bien réfléchi
elle aime vraiment trop mon poème
elle accepte mes conditions
elle compte sur ma discrétion pour  que cela ne s'ébruite pas
je promets de garder le secret 
et je la remercie
traduire par rien à foutre de ces conneries
traduire par pitié passons à autre chose

juillet
le fanzine est mis en ligne
et il est très réussi je dois dire
modeste et intense
textes disparates et néanmoins cohérents
parfaitement enrichis qui plus est
par une iconographie pertinente

septembre
on me demande d'être rédac chef d'une revue numérique

manière de renvoyer l'ascenseur
je propose à la grande poétesse de figurer au sommaire
je reçois un mail dans la foulée
elle est positivement ravie 
elle est absolument enthousiaste
elle me demande juste le montant de sa rémunération

mardi 20 mars 2018


uchronie (à Jim)

quand tout va bien la résilience ne profite à personne 

un mec tape comme un fou à toutes les portes de ton immeuble à trois heures du matin
c'est pas Charles
c'est pas Maxime
c'est pas Pauline
c'est l'ex de ta voisine
un chaudronnier-soudeur qui a tâté de la boxe pieds-poings
un mélange de Paul Verlaine et de Sam Peckinpah
pas de combat pour lui depuis quatre ans
et le dernier fut largement perdu

les flics l'embarquent
tandis que tu te rendors

tu rêves et ça manque encore de son bleu de rousse à elle
tu rêves et ça manque encore cruellement d'infirmière coquine qui piloterait doucement ta masturbation

en apprenant à ne plus juger tes émotions
tu rates une nouvelle fois ton rendez-vous chez l'ophtalmo
péripétie supplémentaire dans ta vie de merde

tu t'essaies à l'écriture à quatre mains
mais c'est définitivement pas pour toi ce truc de gonzesse en quête de fusion affective

tu t'essaies à la méditation transcendantale
au bout de 30 secondes
tu visualises une piscine de femmes
fontaines
et dans la foulée tu roules ton troisième bédo de la journée
et à la première bouffée tu deviens complètement débile

les gens ne te veulent aucun mal
les gens ne te veulent aucun bien non plus
lampe-torche que leur indifférence
lampe-torche avec laquelle tu éclaires ton propre chaos

tu laisses la fenêtre de ta chambre ouverte
flocons de neige que le vent dépose sur ton lit
flocons de neige à Prague également
paraît-il

tout arrive
compliments de Cirroco Jones qui trouve dommage que tu sois un mec

tout arrive
tu passes un entretien dans une grande entreprise pour un boulot de bureau

le responsable te demande si tu es véhiculé
tu lui rappelles que tu es sans ressources

si vous êtes courageux et que vous ne faîtes pas de syndicalisme
vous aurez bientôt une voiture
il te dit ça avec ses dents

et plus beaucoup de temps pour vivre bien sûr
tu lui réponds ça avec tes sourcils
fin de l'entretien

tu bois un café dans la salle de pause qui pue trop la prison
murs beige
bancs en acier
unique fenêtre à barreaux donnant sur un mur de tôle
tu comprends soudain comment doivent être  considérés les employés ici

tu coupes à travers le parc
la nature te nettoie
tu chopes le métro de justesse
le moule-minou sur lequel tu tombes
c'est un peu d'adrénaline pour toi binoclard

exil dans la cafétéria
où des ufologues parlent d'échangisme et de secte naturiste

exil dans la cafétéria
où maman déprime
tandis que papa picole
rumination contre gêne guerrier

une mère de trois enfants engueule une famille nombreuse
arrêtez de tout dégueulasser
elle leur dit

ça te fait penser que toi-même
tu n'as presque plus de famille
tu gardes un bout de sandwich pour le chien errant qui traîne toujours sur le parking
toi aussi tu traînes comme une âme en peine

il n'y a pas d'issue
pas ici en tous cas

printemps de camping-car
printemps à boire de la sous-marque en sous-vêtements
printemps à trinquer en l'honneur de la pluie

pour certains tu es un psychopathe prosocial 

pour d'autres un bipolaire dépressif

simple constat
ton astrologue t'aide beaucoup plus que ta psy
par exemple tu découvres que tes limites peuvent aussi créer des possibilités
et ça c'était pas prévu

ouais l'ami
y a pas d'âge pour apprendre

ouais l'ami
l'espace ne s'arrête jamais

dimanche 18 mars 2018


métacarpediem (2014)

20h17
20h28
les connards du dessus sont partis
va falloir faire le point
et ça va pas être facile
de faire le point
avec une main cassée
métacarpediem
ma blonde parle toute seule
ma blonde parle à la télé
parodontite
casserole cramée
il faut faire vite
maman est morte
la mer s’éloigne
ça sent la merde
la mauvaise pioche
et tout se vide
la bouche la boue
la bière le deuil
la rage les yeux
poète obscur
ou star secrète
gros clitoris
ou petite bite
bon courage à toi
dans les deux cas
structures étranges de la nuit
il pleuviote sur le zoo
pour se casser d'ici
pour se briser les os
les hommes ont leurs murs
et les femmes ont leurs vitres
20h17
20h28

jeudi 15 mars 2018

dystopie (à Eleonore )

nuit claire
l'été est partout
vous ne pouvez pas rêver de ce que vous ne pouvez pas imaginer 
par exemple
petite
vous ne saviez pas que vous étiez pauvre
eux oui le savaient
eux qui vous apprécient
eux qui vous estiment
eux qui parlent de vous comme d'un meuble qui leur appartiendrait
d'un meuble ou d'une force animale
ils vous aiment comme ils aiment les philosophes des Lumières
ils vous aiment
et ils aiment aussi vous parquer
institution sans finalité qui finalement
vous change en pierre et pourtant vous brûlez
vous vous regardez souffrir
probablement un peu trop
vous couchez à droite à gauche
parfois avec des hommes

nuit claire
l'été est partout
vous racontez votre vie aux arbres le long de la Garonne et jusqu'à la gare
le seul endroit où vous vous sentez vraiment bien
à siroter votre flacon
à picorer la presse
à jouir du jargon des trains
à observer les gens s'embrasser
ou s' injurier
se protéger
ou se laisser tomber
et quelquefois il vous semble que c'est à peu près la même chose
tous ces avenirs inaccomplis
toutes ces croyances qui se substituent
toutes ces addictions qui se remplacent
toutes ces promesses qui annoncent presque autant de trahisons
toutes ces séparations qui sont presque autant de renaissances

nuit claire
l'été est partout
ça va aller
il n'y a rien à comprendre
vous n' accumulez pas de babioles
votre mémoire ne modifie pas votre manière de marcher
il n'y a rien à comprendre mais quand même
vous aimeriez bien pleurer la glace qui bloque votre for intérieur
et puis si vous adorez ces personnages dans la bible qui bottent des culs
genre David ou Moïse
vous préférez de loin le rayonnement des gens ordinaires
qui brisent tabous ou traditions ou systèmes conçus pour durer à vous faire échouer

questions auxquelles bien sûr
vous ne pouvez pas répondre
fonctions auxquelles bien sûr
vous ne pouvez pas prétendre

nuit claire
l'été est partout
la peur vous aide au lieu de vous paralyser
vous avez l'impression que la terre vous soulève les seins
heureuse que vous êtes de vous être enfin utile
heureuse que vous êtes de vous porter enfin bonheur
vous oubliez d'être une employée modèle
vous oubliez surtout d'être posthume de votre vivant

dimanche 11 mars 2018

une certaine paix intérieure

que les plus démunis en savent long
à force de chercher des possibilités
que les plus démunis en savent long
qu'à leur contact il a trouvé des solutions pour ne plus se faire voler sa vie
qu'il ne blâme personne
que personne ne le blâme
qu'il avait des éléments de réponse mais pas
de vue d'ensemble
qu'il slalome avec la législation
que la législation est au service d'un système morbide
enfer à noyer
paradis à brûler
qu'il croit en dieu oui quand celui-ci le débarrasse de la religion
qu'il n'y a que son autonomie qui lui procure une certaine paix intérieure
qu'il est dans le bus
qu'il est dix heures
que le soleil est d'un côté
que la neige est de l'autre

qu'il est perclus de fatigue
qu'il est dix heures
qu'il lutte contre le sommeil pour ne jamais oublier ça
que les interdictions ne concernent que les gens conditionnés

vendredi 9 mars 2018

la mutuelle des fraudeurs (2014)

croyants
consommateurs
ils participent tous à la fabrication de la norme
du beurre du bétail
des légumes bien calibrés
mais si pauvres en vitamines
des murs bien droits
mais qui ne tiennent pas bien longtemps
et tout le monde trouve ça naturel
c'est pas normal
le sexe
le couple
la came
putain
aimer ses emmerdes
c'est un sacré boulot
un taf non rémunéré qui plus est
un dur métier pour les os

les patates ont fleuri pendant la nuit
petites mouches au plafond
Lidia dit qu'elle est heureuse à 50 %
et toi enfoiré ?
moi ça va
j'ai de quoi bouquiner
et puis y a des nuages
et puis y a du bon vin
et puis parfois 

y a la mutuelle des fraudeurs qui veille sur moi  

pour Véronique

branleur

ça non plus ça n'a rien à voir
mais branleur c'est comme chômeur
c'est du boulot c'est de la fatigue
et la fatigue c'est comme un peu de javel au bout des yeux
bref mon cri de dingue est encore plein du goût de ta vulve
quand je saute par la fenêtre en sautant tout nu dans mes fringues
et ça fait
WHOOOOOOOOOUAAAAAAAAAAAAH

euh ta maison est toujours assise comme une morte assise
mais pas le temps de savoir où j'ai déjà vu ça
qu'un truc magnifique relie ma tête et ma bite
sans déconner ça me sert même de cerf-volant
et même si je ne sais plus trop où j'habite
parfois chez des amis parfois dans mes habits
le bord des berges au moins ça j'ai l'habitude
et puis je siffle en frimant et puis je frime en sifflant
et puis je fume en pissant et puis je pisse en fumant
ce que nous fûmes dans la nuit du deux au trois mai
c'est-à-dire que mes entrailles sont bercées

mardi 6 mars 2018

Miss Patterson again (2014)

Miss Patterson pense qu'une trottinette
nuirait à mon image de poète obscur
que je devrais définitivement opter pour un vélo
ainsi que pour une grosse barbe
elle a aussi un problème avec mes nouvelles godasses
je la soupçonne parfois de vouloir régner
et régir et régenter
un peu comme certains fans de Tolkien
ou de Napoléon
enfin bref
Miss Patterson a rêvé de moi
que j'habitais une maison de plain-pied
une toute petite maison
toute petite et toute blanche
une petite maison dont la façade bénéficie
d'un nombre impressionnant de fenêtres
donnant sur la rivière
une jolie rivière bordée de bouleaux
où des Algonquins
naviguent sur de magnifiques canoës
ah et puis petit détail
la table de ma cuisine
est presque entièrement recouverte de livres

mais flûte à la fin
mais qu'ils aillent tous se faire foutre
Miss Patterson en a marre maintenant
elle a faim
elle est fatiguée
elle dit que je suis jaloux de son enthousiasme 
elle dit que j'ai une écriture de gonzesse
et que mon réveil-matin en peau de caïman rouge
pourrait tout à fait être celui d'une vieille pute
(pourquoi vieille d'abord ?)
elle m'annonce aussi qu'elle est enceinte
et apparemment
y a pas grand monde au courant


dans les virages
les rames du tramway chantent comme des bélugas

ganache


les ronces

que les ronces vont vite
que les oiseaux savent toujours quand il va pleuvoir
que jadis les oiseaux étaient moins farouches
que c'est un bien joli mot ça jadis
les grues les palombes les buses les mésanges industrieuses
qu'il ne s'ennuie jamais à les observer
que c'est eux les oiseaux les vrais dieux
à nous instruire
à nous nourrir
que la lune souvent pèse sur ses rêves
surtout au printemps
surtout en automne
qu'il se réveille parfois la nuit
qu'il ne sait très plus bien où il est
qu'il pense à la mort
qu'il se sent étouffé
que les fourmis noires se réchauffent avec lui au soleil
que les ronces vont vite
plus vite que les vignes
que la terre est brûlante en été

que la terre est brûlante
qui sèche les fleurs
que les abeilles veulent l'embrasser
que sa seule amie est en voyage depuis deux mois chez son fils en Polynésie
que lui il ne s'est jamais marié
que c'est long deux mois
que c'est loin la Polynésie
que c'est comme ça
que la peau épaisse des plantes potagères annonce un hiver rude
que les nuages esquivent les pylônes
que les nuages viennent crever sur la colline
qu'il a évité de justesse la pluie
que le thé le requinque
que l'eau-de-vie aussi même s'il n'a plus trop le droit
que les jours rallongent
que sa vie raccourcit
qu'il peut plus rien faire sans fatiguer son coeur
que c'est comme ça
que les ronces vont vite

samedi 3 mars 2018

annualisation (2)

semaine dix-sept
je me cherche dans le miroir et je ne me trouve pas
semaine dix-sept
quelque chose que je ne peux pas nommer vocifére derrière la porte
semaine dix-sept
mes blessures me tiennent chaud
les questions dans ma tête font plus de bruits que de musique
solitude inimaginable
heureusement le vin
heureusement les réseaux sociaux

semaine dix-huit
chuis pas son père
ni son ami ni son amant
ou pas vraiment

et puis si peu
elle est jolie et pourtant
elle est gentille 
et pourtant elle veut m'aider
et pourtant elle veut me rendre heureux

et pourtant elle ne me ment pas
enfin pas trop
j'aime bien
chaleur des fleurs qui émane de sa personne qui me fait tout oublier sauf elle-même qui fut invincible autrefois
et sous-payée
car ne voulant pas se laisser corrompre et cachant souvent ses larmes à sa fille
et puis dévorée comme beaucoup par la loi de ceux qui t' obligent à faire ce qu'ils ne font pas et qui s'en vantent

semaine dix-neuf
le diable promet toujours tout
le diable fait toujours ça
puzzle sans trou

semaine vingt
le pouvoir de se nuire mutuellement régit l'univers avec autant de force que la force gravitationnelle
incidents violents que tout le monde déplore
incidents violents que personne n'empêche

semaine vingt-et-un 
ne pas participer à la consécration de la supercherie

semaine vingt-et-un
dans des endroits fermés des gens parlent d'amour

semaine vingt-deux
elle continue d'écrire qu'elle n'écrit pas 
vas-y bébé écris

vas-y bébé
continue à boire ma voix

semaine vingt-trois
des mots m' aident à me sentir mieux
non je déconne

semaine vingt-quatre
semaine vingt-cinq
faut que je planifie
faut que je budgétise 

faut que je fasse refaire mon passeport
faut que je rédige ma notice biographique 

faut juste pas que je me suicide avant

semaine vingt-six
semaine vingt-sept

faut que je poste le manuscrit destiné à Antoine
faut que je propose un manuscrit à Gaël
faut que je fasse visiter Toulouse à Nathalie

faut absolument que je m'achète un nouveau falzar
faut juste pas que je me suicide avant

semaine vingt-huit
mon amour chuis déjà foutu
alors finis-moi mon amour
et balance-moi à la benne


semaine vingt-neuf
un aveugle insulte son chien guide qui vient de sursauter au passage d'une moto
semaine vingt-neuf
nage à l'air libre des mouettes qui planent sous la pluie 
le seul truc qui me fasse vraiment marrer en ce moment
faire rigoler dieu avec mes projets

semaine trente
semaine trente
semaine trente