CALEPIN

hôpital de nuit 

...cinq jours...à l’hôpital de nuit...pendant mon séjour...le souvenir d'Ernest...dit le Saint...toujours en train de célébrer les ténèbres...de bénir nos drogues...ouais...et le bocage...et le bon sens paysan...vortex & dynamiseur...ton truc c'est puissant...en trois heures...grâce à ce don...nous voilà faits...chevaliers de la table basse...y a des aléas climatiques dans le salon...malin plaisir...légèrement parfumé...un machin sur la peau à garder très longtemps...si possible..



myriade

...leurs envergures aux côtés du soleil...et une myriade de vergetures en plein ciel...à 60 km au nord...90 jours après...sur la terre ferme...des vestiges escarpés...des vertiges au milieu d'anciens vergers...en inclinant légèrement ma tête de rescapé...je me prends l'été retentissant...poitrail garni...fine enveloppe...une source précieuse de calcium...pour supporter les autres...et l'air de rien...bordel de merde...refuser la conversion... 




optimal

...des coups du sort...des retournements de situation...et des défis sans fin...et des mains à la place des yeux...la force physique ne suffit pas...l'objectif...s'envoler vers les forêts...il n'y a plus qu'à recommencer...et rebondir sans se faire mal...pas besoin de dieu...je suis tranquille...férié...pluvieux...optimal...




zone de production 

...on est pas sûr...mais on est là...depuis qu'un marin y a fait naufrage...il y a un petit ruisseau ici...un petit ruisseau essentiel...et du soleil sur la zone de production...on étale un peu...et la machine refroidit le mélange...et la journée avance...maigre mais de haute qualité...une vraie échelle...j'ai de la chance...c'est génial...c'est étrange...c'est un merveilleux héritage...qui nous garde en vie...et nous donne voix...routes commerciales & sang nouveau...y a des pièges...oui...et y a des trous...regarde...le siècle se dissout... 



kairos 

...c'est une aubaine...l'air chaud n'a jamais été aussi large et riche en graisse...sillonné...patrouillé...le ciel est plein au ras de la boue...au dessus des eaux...les oiseaux bouillent...à la recherche du bon moment...surélévation dans la partie occidentale...couleurs insensées...effets minutés...il fait meilleur d'un coup...bien meilleur que ces derniers jours...escale...et rendez-vous avec des créatures dans l'intervalle... 




pH neutre 

...c'est beau...les cultures en terrasse...les murs en pierres sèches...microclimat fertile emmagasiné...les natifs sont sérieux mais légers...de nombreuses gorges traversent la vallée...quelques cours d'eau impétueux...boire un coup au bord...un bon gorgeon...pas d'autres bruits...il faut y aller maintenant...je n'ai rendez-vous avec personne...et pourtant...je me sens attendu...des émotions quoi...et pas le moindre sentiment...et c'est un peu couillon...et c'est très bien comme ça...




autopromotion 

...aucune réponse dans le regard des gens...juste de l'autopromotion...des mots sur des images...de nombreuses histoires...encore des virages...et sur le bas côté de la route...la lune...sourire n'est pas un objectif à long terme...les touristes ont remplacé les soldats...motifs traditionnels...j'enflamme des petites lampes...tout doucement...




basses fréquences immobiles 

...t'occupes pas des médias...au quotidien...c'est un endroit idéal...un poste d’observation exceptionnel...roches fendues...sur plusieurs étages...aucunes machines...périmètre désolé...un trou dans le sol...et l'horizon...profondément ancré...et rien de plus...vas-y...remplis mon verre...je te répondrai dans une heure...sans que tu t'en aperçoives...nutriments oxygénés...basses fréquences immobiles ...




mélanges gazeux à la jonction 

...dans ces zones lumineuses...un constat majeur...la chorégraphie des gens qui se regroupent... c'est pas de la solidarité...faut pas croire...c'est du pur individualisme...soudain...le fruit du hasard...un fabuleux spectacle s'offre...les montagnes font
cercle...génèrent un champs magnétique...ouvrent l'appétit...mélanges gazeux à la jonction...inédits pour nous...il est temps de rentrer...de tenter de finir en beauté...c'est une bonne nouvelle...malgré tout...




adjacente 

...250 bornes...les premières maisons apparaissent...la saison n'est pas assez morte...et il ne fait pas assez nuit...c'est une question de minutes...la lumière bleutée...fameuse...caractéristique...c'est quasiment pour elle que j'ai fait tout ce chemin...nostalgie au bar...j'ai jamais trop aimé ça...les bars...remarque...déféquer à plusieurs non plus...des amis se détendent...et des enfants fous s'en donnent à cœur joie...frime & exhibition...c'est pas tout ça mais...il y a la lune au bout de chaque rue adjacente...certaines ont l'air de mener au cimetière...on verra ça demain...signaux lumineux à ma gauche...un train démarre...pendant ce temps...des formes étranges dérivent à la surface d'une eau vieille de plusieurs siècles...hmm...



contre-jour (à Yasmina H.) 

...trop drôle...l'épicentre m'a déplacé...vers l'ouest supersolide...juste avant la frontière...juste avant les célèbres falaises...et les monticules de polyuréthane sacrés...et les squelettes facilement accessibles...tout est calme...source de lait...moyen de transport...le ciel...à peine éclairé...s'est délesté de son eau...il fait frisquet...bordel...sacrément humide...et les grosses pierres me gardent dans le contre-jour...



un jour comme aujourd'hui

...beaucoup s'agglutinent...pour des clopes...des jeux à gratter...des bouquets de fleurs...des boissons fortes...des dieux uniques...ils se disperseront bientôt...moi aussi...mais différemment...un vent froid souffle...il est temps de partir...de s'arracher...au programme...160 kilomètres...avec le soleil dans la ligne...boussole...ou algorithme...un continent contre la montre...ça fait bizarre d'être ici...un jour comme aujourd'hui...



cardiocirculatoire (à Nathalie T.) 

... cartographie dans la tête...compas dans l’œil...environnement précis.....et un souffle à travers la carcasse...un sillage...une énigme gravée...entre le vent & la terre...entre la langue & le palais...faibles vibrations...vacarme ambiant...et une pente prospère...qui capte le moindre reflet...sédiments...angles morts...là elle respire mieux...oui...là elle se la coule douce...mer croisée...petite houle...



métropole du sud ( à Laurita C.)

...la fée de l'infini et le dragon de la création...leurs filles et leurs garçons finissent par se retrouver dans le corps vivant de la ville...après une de ces journées harassantes...au rythme du pays...ouvert sur le monde...c'est sur cette image...abîmée...bizarrement blanchie...que je quitte la métropole du sud...que je couvre la distance qui me sépare...heures de route...paysages de suite sauvages...perspectives d'avenir...ironie de l'histoire...connerie humaine...je suis le passant qui passe...moi ça me va...



post-scriptum (à Séverine C.) 

...beaucoup de passage...en dessous des normales saisonnières...beaucoup de travaux...çà & là...et moi qui m'excentre...en loucedé...au beau milieu...un havre de paix...une halte idéale...des épices passionnantes qui vont avec les courants d'air gothiques...des idées plus ou moins claires...qui font froid dans le dos...qui font chaud au cœur...portraits-robots...silence radio...je me la joue tranquille...sur la plus célèbre volée de marches de la ville...où les jours rallongent...maussades & frais...à deux pas...dans les laveries automatiques...les dernières lessives sont en train de tourner...le printemps sent la pizza...et la fosse septique...petits trafics & jazz manouche...deux gratteux sur un banc en pierre taquinent grave à ce niveau...un clodo apprécie...rescotche sa godasse...et fait danser son chien...une petite nénette regagne ses pénates...elle porte dans ses bras un gros pain...de la même façon qu'elle porterait un nouveau né...tout le poids du monde des mammifères...je me donne neuf mois...pour couper les ponts...avec les agences...le long du Canal...des bâtiments délabrés...des clubs à la mode...et des histoires de sperme noir...ça booouge dans le sud...mais rien ne change...post-scriptum...c'était pas si mal pour une journée pourrie...merci de m'avoir accompagné... 


à l'intérieur des terres 

...à l'intérieur des terres...se succèdent des sommets perdus dans les nuages...le temps est clair..et se digère mieux avec des gestes lents...au sortir des bois...nous avons la tête pleine de pollen...il n'y a rien de tel pour perpétuer les plantes...et profiter des reliefs...seul hic...la boue...autant dire que ça grouille...entre les lettres de l'alphabet...il y a un autre alphabet...un continent épais...qui nous laisse pensifs...et hirsutes...enfin...plus que d'habitude...



vertus curatives (pour Sookie et Cirocco) 

...ça c'est autre chose..les flammes bleues...les jardins verdoyants...l'argent & les idées nouvelles...qui entrent en jeu...juste un moment d'égarement...c'est-à-dire deux heures de marche...aux vertus curatives...sur le chemin de la ville...sur le brasier de la terre...le temps d'un café...je ramène quelques bricoles pour la maison...ainsi qu'une bouchée pour la femme que j'aime...je suis très heureuse...c'est pas terrible comme événement marquant...mais ça suffira amplement...



infrastructures 

...tout commence par un pont de chemin de fer...et une recette de béton qui pardonne tout...effritements & fissures...au niveau du bassin sud...début de la zone dans un carré...dynamique portuaire...mais aussi...région vivante...et nourricière...Jan a l'habitude de venir ici...soit pour pallier...soit pour remédier...et non c'est pas pareil...il cale sa bagnole au soleil...et se sirote une binouze...habitacle à l'abri du vent un peu pute...à l'abri des touristes richissimes...et des grands groupes financiers...qui jouissent...et se fournissent dans des hôtels...qui ressemblent à des cliniques...et des usines...qui ressemblent à des prisons...les inconnues restent nombreuses cependant...qui lui tiennent compagnie...quand elles flottent en équilibre...au dessus des infrastructures...et des clôtures du royaume et de toutes les belles choses...auxquelles s'agripper...




kayak 

...après toute une nuit dans l'eau...la lumière du jour fabrique d'étranges protéines phosphorescentes...une précieuse production qui fait doucement briller la végétation...les ciels du matin se déploient...gigantesques...rétroéclairés...dans un endroit comme celui-ci...nous gardons nos concepts pour nous-mêmes...nous contentant de vagues notions car tout semble possible aujourd'hui...même l'envie...moment solennel à bord...à travers le calque...à la pointe nord...un bras de mer...



Berlin brouillard (à Christine R.) 

...à force de ne pas vouloir blesser les gens...on finit par se faire mal...à Berlin par exemple...des individus se pressent...ils voyagent beaucoup...s'ennuient vite...ne tiennent pas leurs promesses...assaillants...partenaires...difficile à dire...certains masques te permettent d'accéder à d'autres mondes...oui...ou du moins...à d'autres manières de vivre...y en a environ 200...vastes parcelles...bassins & réseaux...du beau boulot...les fantômes que tu vois dans le brouillard...ne sont que des reflets de toi-même...des licornes...des hommes préhistoriques...des monstres marins...des pervers narcissiques...là-haut...après dissipation...je rêve déjà au ralenti...d'une belle couleur orange...et d'une autre machine...moment-clef...les textures s'équilibrent...boisson de circonstance...fantaisie de l'inconscient...rien que d'y penser...la voiture semble plus légère...



Jean-Jacques (à Amandine P.) 

...la tronche comme une torche...et le plexus solaire en pleurs...je dis pas que c'est nul...ton truc...je dis que ça prend trop de place...d'ailleurs...je vais éteindre le moteur...oui...passque c'est l'heure d'une petite sieste sur la rive...tout ce temps perdu en essayant d'en gagner...bordel...j'écoute la tête des gens...à la surface...des ouvriers...des robots...des connards qui délirent...des soldats...des femmes enceintes...et des bâtards superensoleillés...des gens qui bossent dur...des gens pertinents complètement absorbés par les projecteurs...des gens qui finissent par lasser...comme tout un chacun...des cercles se dessinent...et l'avenir me convoque...et des concepts pas très concevables...me consolent vaguement...c'est pas très tendance de dire ça...hein...pas très convenable...et pourtant...mes préjugés m'ont sauvé la peau...un loup-garou ne peut pas s’appeler Jean-Jacques...allez...jouons la météo aux dés...et mettons-nous en route...que notre destination puisse venir nous chercher...joie nihiliste..une bonne fois pour toutes... 




passerelle

...10 000 ans...les étangs de boue...les étangs...les vastes étendues recouvertes...tout ça est loin maintenant...les dinosaures aussi...j'arpente les rues lessivées par les averses de la nuit...quartiers de viande...pâtés de maisons...flancs de colline...il fait doux...les derniers couche-tard se finissent à la bière...adossés contre les carrosseries...certains se coursent sur le goudron...se taclent par derrière...chemises déchirées...arcades ouvertes...d'autres enfin chialent leur mère sur un bout de trottoir...le visage crevé...la peau sale...les effluves perceptibles...en zone mixte...le maquillage saigne...et les nibards dégueulent...en zone mixte...les premiers lève-tôt se croisent...qui ont des poches au bout des bras...qui ont des poches au bout des yeux...et des yeux durs comme des œufs...des yeux qui parfois...ne sont pas vraiment au bon endroit...minuscules périples...un marché de plein vent se construit...un regard de jeune fille me fait sursauter le cœur...un regard ultraviolet aux propriétés antiseptiques...cette passerelle offre un point de vue inédit...sur les arbres et les toits...et la collecte des eaux pluviales...et le passé...qui ne passe toujours pas...  




la nuit approche 

...justement...ils en parlaient tout à l'heure...du rôle crucial...du renouveau...des halos qui brillent singulièrement...dans les rues salées...dans les rues coupe-vent...ils parlaient de ça...oui...et de l’intérêt général...bradé par certains élus...à quelques citoyens fortunés...bref...les halles viennent d'être restaurées...verrières & rivetages...dizaines de marches...pêcheurs & maraîchers...de l'autre côté du chenal...en bas du remblais...Philippe et Alain se régalent...des fumées succulentes...des soufflettes cuisinées par les restaurants...et le vin aidant...ils se sentent moins seuls...la nuit approche...chiffres à l'appui...et il pleut...ce n'est pas un hasard...


Grande Ourse 

...balade sous la Grande Ourse...riches étoffes...formidables vergers...dans la nuit du 9 au 12...nos fonctions respiratoires cuisinent de nouveaux aromates...ouais...aucune fin n'est en vue...c'est un endroit parfait pour des choses qui volent...et qui font rêver la ville en prenant la tangente...Fred s'interroge sur les légendes les plus éblouissantes qui servent les desseins politiques les plus vils...ouais...moi je me concentre comme un fou...sur la consistance du fleuve de plus en plus flou...à la fois ultraliquide...et hyperlié...des épiceries...des cinémas...des restaurants...et puis des bateaux construits avec les ongles des morts...les extrêmes sympathisent...pendant dix minutes...pharmacopée & religion...une belle couleur épaisse...il n'y a que les accidents qui marchent...mec...je te souhaite le meilleur...


note la fraîcheur Charly


...pendant la haute saison...quelque chose s'est détaché...rupture de stock...générateur en panne...un mec en fauteuil roulant...agressé à coups de marteau...il gueule...c'est vraiment pour les connards ici...les problèmes de la communauté...l'utopie...le thème de la prochaine réunion...un beau ramassis...y a des drogués qui traînent sans dents...et sans climatisation...des alcoolos qui jouent aux boules...des artistes qui bricolent dans les fourrés...des épouses qui participent activement...tu cherches un sens à tout ça...hein...reprends plutôt une part de quiche...et surtout fais-moi pas chier avec ta vie devant les barreaux...ou dans les hypermarchés...ou dans les résidences chics...file-moi plutôt des choses à brûler...gentil citoyen...ou des choses qui se racontent...comme la belle musique...qui va sur la route...avec les gens intéressants...qui ne se reproduisent pas en captivité...et qui ont tous saigné d'avoir limer leur numéro de série...j'ai tout vendu...oui..un porte-clefs...un super coussin...une veste rose...un panier pour chien...qui pouvait aussi servir de chapeau...et j'ai tout ce qu'il me faut depuis que j'ai tout vendu...la vraie aventure...oui...la corvée qui devient un jeu...les surprises...et j'ai le vent comme seul voisin...le vent qui rend fou...le vent qui rend con...le vent qui soulève la ville comme une île...le vent...le seul avis dont j'ai besoin...paix totale...l'endroit change tout le temps...et c'est gratuit...encore une occasion de rêver...note la fraîcheur Charly...s'il te plait...



et je pense aux aimants qu'il y a sous la terre 

...c'est une vieille expression...qui date de l'occupation...et qui signifie que tout va bien...qu'il faut se servir du cadre...oui...pour ne plus en avoir besoin...je remonte par un puits à échelons...après des heures dans les tunnels...à la surface...toute une ville de manèges...sous un grand ciel artificiel...des gens en goguette circulent sans émotions...dans le décor romantique...certains ont des code-barres dans le regard...d'autres la peau étiquetée...animaux téléguidés...enfants alloués...au signal...tout le monde se sépare...et regagne sa cellule informatisée...bref...au coin de la rue...à l'ombre des platanes...y a le fameux bus qui part pour les steppes...le vieux bus censé traverser...350 kilomètres de dépression très fertile...un autre monde...soi-disant désert...un lieu saint ou selon...un lieu de perdition...qui remédiera peut-être...à ce truc qui ne veut pas que je vive...et qui revient...régulièrement...je discute sous les arcades...avec Miroslaw...un travailleur itinérant gaulé comme un haltérophile...un tricératops dans chaque triceps...mais qui a bien galéré là-haut...dans le nord du pays...et qui a laissé femme et enfants...et qui est venu tenter sa chance...ici...pour que les choses s'améliorent...et qui me propose une bière...elle est pas chère...mais elle est très bonne...tu vas voir...par contre...garde ta canette dans le sac en papier...il me dit...les flics plaisantent pas avec ça...par ici...on trinque à la grandeur...qui ne déprécie pas autrui...rires tonitruants...enfin surtout lui...moi je sais pas trop faire...moi je pense aux aimants qu'il y a sous la terre...aux belles balades qui vont avec... 




mydriase 

...l'altitude et le vin...en cette heure avancée...il n'y a plus vraiment de programme...à part faire tourner...l'atmosphère se détend...les pupilles se dilatent...calebasse décorée de métal...méditation sur les toits de la ville...hyperpaisible...un panneau attire l'attention...les vendeurs en ont terminé avec les manœuvres...et les intrigues...à quelques encablures...les premiers voyages de la saison se préparent à fendre la brume...à 30 km/h...au dessus du niveau de la mer...en surplomb de l’abîme...d'abord sporadiquement...et puis de manière régulière...de mars à octobre...14 allégories & 9 pylônes...très peu de gens s'en souviennent...mais de vieilles photos en attestent...d'où son surnom...ZIGZAG NUMÉRO 2...elle trouve que la réussite économique...c'est toujours un peu sale...et triste...elle connait aussi quelques astuces pour passer la frontière...avec les animaux les plus farouches...et les poils...et les épines...et toutes les odeurs de la nuit...qu'offre l'environnement...à la cage thoracique...le long de la rivière... 


viaduc en chantier 

...fin du tronçon...en sous-sol...tout est réparé...alors oui...il fait bon faire un dernier crochet par les hangars...inframonde...avant que d'aller s'asseoir en terrasse...mater des culs...place de la gare...tourisme doux...nœud ferroviaire...ensemble conçu pour accueillir les voyageurs les plus riches dans des conditions extraordinaires...époque glorieuse à travers le massif...et le panorama qui époustoufle...force hydraulique...puissance totale....nous approchons de la frontière avec beaucoup de joie...viaduc en chantier...pente descendante...il y a peu d'endroits comme ça...finalement...avec autant de portraits dans le paysage...avec autant de trucs à lire à l'arrivée...dans l'air des lignes droites et des nuages noctulescents...


ruines & marais 

...ça y est ça coule...10...15 kilos...et cette couleur qui revient à la mode...entre tradition...et modernité...les déclarations contradictoires se multiplient...officiellement...les services secrets n'ont rien trouvé de subtil... au cœur des marais...marquage des jeunes gens aux comportements blasphématoires...y a de quoi faire...changement de décor...rendez-vous pris...dans les ruines mouillées par l'air marin...le paysage coïncide...tant et si bien que...l'herbe fabrique des chaises...des chaises longues...en toile de fond...la mer signale sa présence...bras de delta...estuaire...au bout d'une heure...je ne sers plus à rien...autant dire que je me régale...



ta nostalgie tes grands empires 

...sérieux...y a des coups à jouer...de l'autre côté de la frontière...sur les rochers où des formes torturées multiplient les contacts à l'air libre...petit périmètre et c'est le grand moment plein de plantes succulentes...et de gros nuages en train de paître par dessus les forêts qui dispensent une ombre bienvenue...une bénédiction à emporter...une arme blanche recouverte de velours...c'est aussi l'occasion de faire la fête aux quatre coins de la région...de se passer la braise...la nuit s'annonce hyperclaire...herbacée...les bonnes âmes ont sorti leurs cris les plus primitifs...promis...je ne te polluerai plus avec mon manque de talent...et je ne te laisserai plus me pourrir avec ton besoin de reconnaissance...ta nostalgie...tes grands empires... 




à la lisière

...une belle lumière...une bonne couverture...un cercle quasi parfait d'herbes couchées par le sommeil de la harde...dans le lointain...les premiers contreforts...et à portée de ma main...la chaleur de ta chair...ainsi qu'un calepin ouvert en grand...et la broussaille alentour...et les talus...et les aromates à leur apogée...les pommes de terre en robe de chambre...ma mère disait toujours ça...quand elle était petite...oui...les deux se disent...avec un peu de moutarde...et un bocal de cornichons...c'est aussi bon que ça sent bon...et le séjour touche à sa fin...il est temps de prendre quelques photos...et quelques notes...mais pas trop...de prendre appui...aussi...et de penser à la suite...et de penser à autre chose...mais pas de suite...et maintenant j'ai un peu peur de toi...sacrée petite guerrière...le bout de tes lèvres...le bout de tes doigts...et le gibier qui abonde dans le for intérieur...y a comme une ombre toute blanche...à la lisière...



supercellulaire

...dans un pays prude et croyant au possible...et cru...et pourri comme partout...beaucoup de gens sont d'accord avec ça...la menace...le slogan...évoluer sans rien améliorer...pour la bonne marche de l'entreprise...c'est aussi ça...la culture...irm ou photo satellite...la situation reste floue...par dessus les frondaisons...le ciel a l'air orange...le ciel supercellulaire...qui remue la terre et les quartiers aussi stables qu'angoissants...17H30...je m'ennuie...je fugue...et à mon retour...papa me fait danser...de douleur...sa femme...elle...se détend à la poudre et au jus...à la foudre et au fluide...sa femme...peu importe son nom...elle ne jure que par le drame...en appelle au manque d'écoute...aux querelles intestines...tandis que ses filles...narquoises...s'épluchent mutuellement le maillot au bord de la piscine...je m'ennuie toujours...je fugue à nouveau pour mon plaisir à moi...c'est comme se noyer à la surface...c'est comme ça qu'on apprend papa...le lasso...les nuages...quand y a personne pour enseigner...fais confiance à tes tripes...mais pas trop...début des opérations...sur le tertre...juste avant la fameuse barre des 5%...parfum de scandale...qui ne fera pas la une des journaux...la société civile se doit d'innover...malgré tout...les factures impayées...les changements de majorité...et rendre la population amoureuse...et rigoler tendrement...



quinconce 

...à 20 kilomètres de là...un petit détail...une petite folie...les employés ne voient jamais le soleil...équipier de nuit...on se sent très seul...oui...mais c'est mieux qu'au pays...comment ça s'appelle...les gens qui donnent des conseils...mais qui n'en suivent aucun...par exemple...Monica...qui fait sa star...mais qui ne l'a jamais été...théâtre savamment géré...les murs...les plafonds...l'accent est mis sur la performance technique...150 tonnes...en quinconce...sur deux niveaux...moquette épaisse & meubles design...ce soir...c'est important d'être belle...le balcon donne sur le terrain de basket...la cuisson se travaille face à la vue...symboles délirants...activités gratuites...consignes de sécurité...c'est le début des vacances...les espoirs sont plus nombreux que les regrets...excellent...merci beaucoup...




un semblant de littoral (à Pio La Noire) 

...la France est championne du monde...mais il n'est pas là...son meilleur ami se marie...mais il n'est pas là...son frère fait construire...mais il n'est pas là...ça fait un bail maintenant...qu'il se sait seul...seul et non pas unique...sous les bras des arbres...sous les regards en coin...une femme primigeste...se fume un petit joint...en terrasse...le jaune monte...ceux qui ont le triomphe facile pérorent au téléphone...un zonard kaki...déchiré par les quintes...récupère...appuyé contre les palissades...un cycliste d'une cinquantaine d'années...teste l'adaptabilité morphologique de sa combinaison de triathlète...grosse bedaine en avant & sac banane...une main dans le dos...il déguste son tango panaché...se retournant de temps en temps sur les petites jeunettes...qui portent leurs corps par dessus leurs fringues...petits hauts sexy...shorts moulants...à la grande satisfaction des voyeurs opportunistes...deux costauds bien entamés donnent des leçons de politesse aux badauds...un pépé fouille les poubelles...poussettes de marché...poussettes pour bébés...à la une des journaux...bruits étranges & besoins sordides...des enfants remplis à ras bord...encore une fois...grillades & rosé...et le ciel qui fait écran...bordel...lui...il pensait qu'il y aurait peut-être un peu plus d'options entre l'adolescence et l'andropause...heureusement...il se voit déjà longer la clôture de l'usine...qui borde le ballast...les wagons-citernes sont vides et le passage de la desserte se fait au pas...au loin...un semblant de littoral merdoie...


maillages & contre-projets 

...principe universel...schéma directeur...chaleur résiduelle en quantité...pour l'heure dans les parages...quelque chose continue de se délabrer...tristement...somptueusement...c'est tellement calme ici...nature spectaculaire...culture particulière...les oiseaux règnent sur les grands immeubles de l'ancienne cité...le sol abrite bon nombre de galeries...comme des veines de bois à l'abandon...ténèbres chaudes...murs profonds...les saisonniers majoritairement venus d'Asie sont plus ou moins livrés à eux-mêmes...ils ont mutualisé leurs moyens...cigarettes occidentales...courrier...ravitaillement...bas nylon...bars plutôt bien achalandés...il n'y a pas de vent et il fait plutôt bon...le sommet de la montagne est visible...dans la partie la plus septentrionale...des cordes vibrent...c'est déjà ça...t'as vu...des maillages voient le jour...des maillages et des contre-projets qui viennent mystifier...de temps en temps...la pression néfaste du collectif...Mike a le sourire plein de charbon...ouais...je crois que c'est lié... 




alimentation électrique instable

...route sans virage...portrait sans visage...265 km d'une rare beauté...des arbres plusieurs fois centenaires bordent le littoral...le long duquel les troupeaux broutent...masses indolentes dans les lacis...parmi eux quelques promeneurs...c'est très spécial...c'est délicieux...c'est truffé d'os datant du crétacé...bourgade désertée...villégiature tranquille...destination phare...et peu de traces...une centaine de résidents tout au plus...magasins familiaux...alimentation électrique instable...les étoiles infusent dans tout cet espace...fumé...mariné et avec ça...on se paye une peau neuve...et avec ça...on se paye une longueur d'avance...et puis quelques roulés au fromage...



il y a huit saisons ici 

...Il y a huit saisons ici...et une petite gare désaffectée à laquelle ma vie est étroitement liée...pentes escarpées...vestiges de la seconde guerre...j'arpente des traces figées par le ciment...et la poussière des minerais concassés qu'acheminent...en même temps que les voyageurs et les marchandises...les cargos et les trains du port ferroviaire...la fameuse ville portuaire...libre de glace...et les empreintes sont celles des 500 ouvriers itinérants aux larges chapeaux qui viennent faire leurs emplettes pour un moindre coût...beurre & margarine & viande fumée...peu après...le convoi aborde une montée abrupte...traverser ce merveilleux paysage avec le poids des wagons...m'émeut toujours autant...gobelet...thermos...liqueur qui date...de l'autre côté des rails...j’aperçois des cabanes...ainsi que la neige molle du printemps...13 avril...720 mètres d'altitude...il y a huit saisons ici...oui...et une petite gare désaffectée à laquelle ma vie est étroitement liée...



promontoire 

...début du monde...de bon matin...j'arrive en plein milieu de la zone 7...c'est ici que le soleil enseigne...beauté unique...récréation sauvage...c'est le bon moment pour admirer les icônes naturelles en suspension...la saison nettoyée par les papillons...promontoire entre ciel et terre...ma tête reconnectée par le vin et le fromage...et la route est là...qui vit en symbiose...avec les maisons mélancoliques et les parcelles attenantes...j'explore quelques pistes...légère brise scintillante qui m'allaite de temps en temps...loin des regards ultraviolents et des prophéties bibliques...pas mal...pas mal du tout...




et pour l'instant c'est définitif 

...les lacs...les mers intérieures...les landes...les estuaires traversés...un seul hêtre vous manque...et tout est un peu plié...vent d'ouest...couleurs chaudes...mille milieux ouverts façonnés par les cervidés...la lumière est source...en cette fin d'après-midi...dans cette partie du nord...très vieilles forêts...et quatre constructions en dur...plusieurs clans familiaux...et une silhouette au poil soyeux...qui chante et qui danse...les frontières s'estompent dans ce périmètre...le nom latin de cet esprit féminin en dit long sur sa passion...les enfants ont faim...pleurotes à foison & prêles des champs...ouais...c'est la saison des métamorphoses...acide silicique...herbes fraîches...graminées nourrissantes...une bonne portion...les oiseaux reprennent des forces...le voyage se termine tandis que le clair de lune réactive les plus lointains souvenirs...épave flambée au vin rouge...et pour l'instant c'est définitif...






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