mercredi 4 avril 2018

monotribe douze


binôme (à Nathalie)



cabriolets que nos têtes en bord de mer
bouteilles à la merde sous l'influence de la lune
plutôt que de faire l'arbre
on badine à mort
et tu as failli louper ton train
et tu as presque couru

silence habité
le temps de renouveller nos peaux de mammifères qui se souviennent de trop de choses
silence habité
le temps de remplacer tous ces trucs inexorables par beaucoup mieux c'est-à-dire par n'importe quoi d'un peu improbable 

chaleur des mots
chaleur des mots qui prennent chair
patates et saucisses pour aller aux jolis mots sales de l'amour

on les fait revenir à feu doux
les yeux

on les fait revenir
mangeailles dans le cou de nos souffles coupés

tu es trop chou comme garce je trouve
j'aime bien te faire crier je crois
comme j'aime bien que tu me l'enlèves de la bouche
l'aurore
comme j'aime bien que tu me la remettes dans la bouche
l'aurore
bénis nos doigts qui nous peaufinent
sacrée la natation dans nos nids où nos raies se lavent
et puis vagues de nos ventres quand la joie nous allège 

vagues de nos ventres tandis que le soleil nous télescope exprès afin de nous regarder mieux 
exprès afin de nous mieux regarder

vin
vue
voix
les bonnes nouvelles ont retrouvé nos adresses mais c'est toujours l'errance qui nous héberge

et on continue à creuser le poème
l'espoir c'est vraiment pour les connards
et on continue à creuser le poème
guerre des oiseaux aussi cons que des hommes
et on continue à creuser le poème

à dire chien pour la langue
à dire chien pour la salive
à dire doux baisers binôme