ton amour des plans foireux n'est plus à prouver
tes passions t'ont rarement mené au bonheur
tes certitudes non plus remarque
tous les jours
c'est bataille contre le pain sec
tous les jours
c'est bataille contre le lait froid
tous les jours
c'est bataille contre la résignation
et l'étuve
et l'abîme
t 'es pas violent mais t 'as l'énergie imprévisible des enfants battus qui sont devenus des écorchés doux
tu regardes le feu qui tombe du ciel
tu observes l'indolence avec laquelle la buse variable chasse les micromammifères
tous ces trucs de mec contemplatif
journée à
13787 pas
c'est parfait
c'est parfait mais faut tout recommencer
ils te disent ça avec leurs yeux bleus qui font peur
et plus ils t'expliquent
et moins tu comprends
ils disent que tu compliques tout avec ta fragilité
ils t'ordonnent d'arrêter de crier
tu cries pas tu dis
tu affirmes tes doutes
stabat mater qui te fait pogoter comme un requin-marteau
tu as douze ans
ton père te montre des prostituées le long du canal
ton père te fait comprendre que ta mère fait pareil mais gratuitement
tu as douze ans
et y a des objets qui te font voyager
journée à
2792 pas
tu ne parles plus d 'espérance
tu ne parles plus d'impasse
tu parles chien aux fleurs et fleur aux chiens
et puis tu l'aimes elle
et puis tu l'aimes elle
sa Gibson
ses poèmes grunge
ses godillots
ses mollets à péter la mâchoire des grands prédateurs
et puis ses seins qui sentent toujours bon la viennoiserie et l'aventure
super émue
elle insiste pour te préparer un petit plat
quintaux de soleil sur ton plexus
journée à
18192 pas
il y a 48 ans jour pour jour c'était la nuit
et ta petite gueule naissait aux forceps quasiment au milieu des chevaux
un bol de soupe aurait pu te contenir
ta mamie te raconte ça avec ses mains
cabane dans les arbres où tu dors en sécurité
le projet c'est qu'il n'y en a aucun
à part celui de tuer les gens sans les tuer
c'est-à-dire en éradiquant leur psychocharisme
les radiateurs t'envoient des messages de confirmation
ce que tu es te rend de plus en plus seul
les couleurs vont trop vite
traction thermique comme dans les trains régionaux
ça te fait chialer en même temps que sourire les sourcils
journée à
11718 pas
tu viens d'apprendre que ton vrai prénom c'est Redouane et non pas Jean-Michel
et tu es comme qui dirait guéri
sauf que tu n'as jamais été malade
triste puzzle
triste
puzzle
«Encore un qui se prend pour un génie de la littérature. Tchouss.» Alcôve House Revue
mardi 27 juin 2017
dimanche 11 juin 2017
la grâce de tes jours
paraît que tu ne ressembles pas à ta photo
paraît que ta barbe blanchit à vue d'œil
paraît que t'as refusé un poste à la SNCF
paraît que t'as un penchant pour les lesbiennes qui sucent
paraît que t'as fait l'armée
paraît que t'as aimé ça mais pas au point de la refaire
paraît que tu peux toucher ton nez avec ta langue
paraît que ton nez tordu c'est suite à un cunnilingus qui a mal fini
paraît que t'es un poète très ordinaire toi
un poète pas très crédible aussi
vu que tu bosses en hypermarché
été précoce
le ciel bleu est un gros bloc
le ciel bleu est un gros con
les déjections canines grésillent sur les trottoirs
à la plancha
à l'arrêt de bus
une femme enceinte se gratte la fouffe à travers sa jolie robe mauve
le peuple bermuda a repris les rues
et ce spectacle essaie de te tuer
tu te défends tant bien que mal contre leurs carrures leurs polos roses leurs espadrilles leurs lunettes de soleil leurs tatouages leurs statuts de demi-dieux aux valeurs spécieuses
du genre à socialiser les pertes
du genre à confisquer les gains
oraison jaculatoire
tu rentres chez toi trinquer avec un cendrier plein de pisse
au passage tu dégondes une porte sans trop savoir pourquoi
et puis tu pars à la douche
joie de vivre
doigt dans le cul en pensant à Gwenn la gouine
qu'elle repasse dans le coin
tu serais pas contre
au cas où
tu refais ta coiffure pubienne
au cas où
tu coupes les ongles de tes pieds
et ton coupe-ongles t'explose littéralement à la gueule
tu n'en tires strictement aucune conclusion
un de ces quatre
tu te verrais bien devenir disciple d'un ermite
ou alors arbitrer des matchs de ping-pong vaginal
tu as toujours su que tu n'aurais pas d'enfants
tu as toujours su que t'avais une malédiction à briser
généraliser est une erreur
ne pas le faire en est une autre
huis-clos partout quand soudain tu prends une décision qui te semble importante
remettre de l'ail dans ta bouffe
mais wé putain
le plus vieux médicament du monde
bruits de journaux froissés dans les arbres où les tourterelles s'enculent
t'es un mec du XX ème siècle toi
tu rêves de slows et de machines à écrire
paraît que ta barbe blanchit à vue d'œil
paraît que t'as refusé un poste à la SNCF
paraît que t'as un penchant pour les lesbiennes qui sucent
paraît que t'as fait l'armée
paraît que t'as aimé ça mais pas au point de la refaire
paraît que tu peux toucher ton nez avec ta langue
paraît que ton nez tordu c'est suite à un cunnilingus qui a mal fini
paraît que t'es un poète très ordinaire toi
un poète pas très crédible aussi
vu que tu bosses en hypermarché
été précoce
le ciel bleu est un gros bloc
le ciel bleu est un gros con
les déjections canines grésillent sur les trottoirs
à la plancha
à l'arrêt de bus
une femme enceinte se gratte la fouffe à travers sa jolie robe mauve
le peuple bermuda a repris les rues
et ce spectacle essaie de te tuer
tu te défends tant bien que mal contre leurs carrures leurs polos roses leurs espadrilles leurs lunettes de soleil leurs tatouages leurs statuts de demi-dieux aux valeurs spécieuses
du genre à socialiser les pertes
du genre à confisquer les gains
oraison jaculatoire
tu rentres chez toi trinquer avec un cendrier plein de pisse
au passage tu dégondes une porte sans trop savoir pourquoi
et puis tu pars à la douche
joie de vivre
doigt dans le cul en pensant à Gwenn la gouine
qu'elle repasse dans le coin
tu serais pas contre
au cas où
tu refais ta coiffure pubienne
au cas où
tu coupes les ongles de tes pieds
et ton coupe-ongles t'explose littéralement à la gueule
tu n'en tires strictement aucune conclusion
un de ces quatre
tu te verrais bien devenir disciple d'un ermite
ou alors arbitrer des matchs de ping-pong vaginal
tu as toujours su que tu n'aurais pas d'enfants
tu as toujours su que t'avais une malédiction à briser
généraliser est une erreur
ne pas le faire en est une autre
huis-clos partout quand soudain tu prends une décision qui te semble importante
remettre de l'ail dans ta bouffe
mais wé putain
le plus vieux médicament du monde
bruits de journaux froissés dans les arbres où les tourterelles s'enculent
t'es un mec du XX ème siècle toi
tu rêves de slows et de machines à écrire
mardi 6 juin 2017
jeudi 1 juin 2017
permaculture dans les cimetières
c'est bien nous ça
comme neufs
comme hallucinés du cadeau de nous-mêmes
dans les rues vides de la sève violette
ou à l'hôtel comme des héros en levrette
partouze à deux
comme neufs
comme hallucinés du cadeau de nous-mêmes
dans les rues vides de la sève violette
ou à l'hôtel comme des héros en levrette
partouze à deux
c'est bien nous ça
souffrant d'un joyeux syndrome
foutre de cheval à gueuler partout dans la gare glacée
ou dans le fameux cabaret à larynger nos bluettes punkoides avec l'alcool de nos ventres
avec la sauce de nos souffles
ou dans le calque des souterrains parsemés d'étoiles cruciformes
nous affamés sur la route
sur les roues
sur les rails
derrière la baie vitrée du restoroute
au chaud
à se plaire dans l'écrasé de pommes de terre et de la connexion mentale
et du poulet grillé
et de tout l'or de l'orgasme vaginal
toute une journée comme ça
contre la montre
dans le contre-jour enfumé
à bisouner nos verges à la base
et à jouer le contre dans la neige ensoleillée
joue contre joue dans des aires d'autoroutes absolument désertes
le lundi
en revenant de Lyon ou de la lune
dans la féerie de l'industrie lourde
et dans la féerie de l'enculade
c'est bien nous ça
morts de rire en sanglots
avec le sang au volant de l'évidence qui berce nos poitrines
euphorie à faire foisonner le piano de nos poumons fatigués
euphorie
malgré les trains à prendre au vol et les dates butoirs qui nous cassent déjà la gueule
nous déjà mélancoliques car déjà périssables
et donc absolument parfaits pour ça
pour se pourlécher la lisière comme des ours emmitouflés sur la banquette arrière
à se faire des trucs purs
à se faire des trucs salaces
à se faire les seins super pointus
à se faire les os super légers
moment m
instant t
à se dire au revoir la bouche pleine de buée
avec nos voix de roues voilées
nos voix d'oiseaux tombés du ring
c'est bien nous ça
à l'ouest de rien
à attendre que dalle
c'est bien nous
permaculture dans les cimetières
souffrant d'un joyeux syndrome
foutre de cheval à gueuler partout dans la gare glacée
ou dans le fameux cabaret à larynger nos bluettes punkoides avec l'alcool de nos ventres
avec la sauce de nos souffles
ou dans le calque des souterrains parsemés d'étoiles cruciformes
nous affamés sur la route
sur les roues
sur les rails
derrière la baie vitrée du restoroute
au chaud
à se plaire dans l'écrasé de pommes de terre et de la connexion mentale
et du poulet grillé
et de tout l'or de l'orgasme vaginal
toute une journée comme ça
contre la montre
dans le contre-jour enfumé
à bisouner nos verges à la base
et à jouer le contre dans la neige ensoleillée
joue contre joue dans des aires d'autoroutes absolument désertes
le lundi
en revenant de Lyon ou de la lune
dans la féerie de l'industrie lourde
et dans la féerie de l'enculade
c'est bien nous ça
morts de rire en sanglots
avec le sang au volant de l'évidence qui berce nos poitrines
euphorie à faire foisonner le piano de nos poumons fatigués
euphorie
malgré les trains à prendre au vol et les dates butoirs qui nous cassent déjà la gueule
nous déjà mélancoliques car déjà périssables
et donc absolument parfaits pour ça
pour se pourlécher la lisière comme des ours emmitouflés sur la banquette arrière
à se faire des trucs purs
à se faire des trucs salaces
à se faire les seins super pointus
à se faire les os super légers
moment m
instant t
à se dire au revoir la bouche pleine de buée
avec nos voix de roues voilées
nos voix d'oiseaux tombés du ring
c'est bien nous ça
à l'ouest de rien
à attendre que dalle
c'est bien nous
permaculture dans les cimetières
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