lundi 4 juin 2018

psaume


c'est bien de le savoir dehors hein  
tout ce soleil qui nous attend
tout ce soleil que nous faisons languir
tandis que tu me commentes à poil sur le ventre le match de tennis à la téloche

et puis on boit des bières
et puis on interviewe les hirondelles 
dans ce ciel qui pèse des tonnes
cris cachés
bruits silencieux qui vont de zéro à cent

psaume des nuages qui nous font toute la nomenclature des robes
psaume des ânes sauvages qui se désaltérent à la source
psaume de la violence qui nous fait progresser

envie de dingue
envie de te bouffer le cul pendant que tu fumes ta clope à la fenêtre en m'expliquant la vie des voitures dans la rue en bas de chez toi 

nous on fabrique
nous on s'invente une plage pour se pencher sur nous-mêmes à quatre pattes
nous on se la refait la peau neuve décalottée
la cerise de la belle vie bien ouverte
où les mots sont à nouveau les mots
où les mots sont à nouveau nouveaux
où les mots sont comme qui dirait repulpés

je te fais les épaules
je te fais les yeux
je te fais la poésie
je te fais le col à la Sinatra comme tu me l'as appris
pour te faire rire bien sûr
pour te draguer bien sûr
pour t'aimanter la poitrine avec mon thorax et que roule encore l'autonomie de ton bassin

je réécoute ton clapotis et non pas les gens ironiques qui le sont par réflexe de ne plus ressentir grand chose
je réécoute ton clapotis brûlant qui me coupe et qui me cueille

en doublant des trains et des trains de camions sur l'autoroute
je pense à nous
je me travaille un téton pour éviter le vide

vouloir politiser la musique
c'est comme psychanalyser la levrette
un truc vain

renforcement musculaire au poids de corps
en mode taulard de bon matin 

en mode tarlouze l'après-midi
je sue donc je suis

et je vais rester sale 
et je vais m'aérer la tronche
et je vais cultiver mon esprit mais sans  oublier d'aiguiser mon couteau

la ville ment mille fois moins que la foule qui rêve ce soir
et penser ne fait pas avancer les cailloux