PUTAIN JE SENS QUE JE VAIS ENCORE OUBLIER DE RENTRER CHEZ MOI (1997)


le trou 



eh bien si tu veux savoir la plupart du temps
je tiens compagnie aux monstres imaginaires
de la tête où je dors bien à l'écart des nerfs
et de certains rêves et des concertos pour main droite aussi
je crois que ça me rend heureux suffisamment heureux
suffisamment pour rire ou me supprimer
des fois je confonds mais comme on dit
tout me fait peur sauf la mort
non vraiment ma petite beauté
mieux vaut être enfermé à cause de toi
que d'être enfermé avec toi


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joyeux mutisme 


passque les deux seuls endroits où je veux aller sont fermés
et que chez Emma ça répond pas
et que l'été pleut un truc vraiment dégueulasse sur ma ville natale
un truc viral
et que deux mecs morts de trouille vont se casser la gueule à un feu rouge
et qu'une petite nana gerbe tout ce qu'elle sait dans une cabine téléphonique
et que les gardiens de la paix verbalisent encore passque c'est pas tout à fait l'heure de l'apéro
et que ça sent un peu le malaise l'électricité statique et l'immuable
je pourrais oublier que ce n'est pas grave mais j'oublie pas
je souris même mais pas trop quand même
d'être à l'écart de mes problèmes habituels
le manque l'harmonie et ma putain d'âme immortelle

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procrastination


c'est trop
on dirait que tout le monde part en voyage en ce moment
Emma est à l'océan je sais plus trop lequel
mon père décolle pour la Jamaïque
Stéph me téléphone de Montréal
la ville du suicide comme il dit
tout le monde part en voyage mais pas moi
du moins ça se voit pas
idem quand je saigne d'ailleurs
mais je ne me plains pas
non moi je rêve sauf quand je dors
et c'est toujours un fameux règne sur rien
c'est con à dire
mais mon extraordinaire capacité
à ne jamais me faire surprendre et à toujours me faire avoir
me laisse entrevoir qu'il y a forcément autre chose à vivre hein
une possibilité quoi même infime
et si c'est possible dans des années
pourquoi pas de suite ou presque
exemple concret
demain il fera jour si tout va bien
et ce sera comme un vague ultimatum
dont je n'aurai strictement rien à foutre


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le manque d'amour


deux heures
il faudra bien deux heures à Delga et à Soleil
pour consoler la Petite Fée Électrique
deux heures d'apnée en fait
avant que Soleil le veilleur de nuit ne se décide
à boucler la porte de la réception
et à paumer la clef pour la soirée
et tous les trois de descendre au bar de l'hôtel
en emmenant leurs bonnes têtes à faire peur aux riches
et leurs jolis sourires d'enfants malades
et vont goûter les alcools les plus lents
et vont écouter les musiques les plus lentes
et vont maudire en rigolant
tout ce qu'ils sont obligés de faire pour bouffer !




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elles sont toutes mortes les jolies femmes


le bar n'a pas coulé avec moi
faute de thunes
le bar n'a pas coulé avec moi
mais presque
vu comme j'ai l'air de danser
moi qui sait pas
ou alors comme quelqu'un qu'aurait paumé un morceau de jambe
ou je sais pas quoi d'organique
si seulement je savais comme toi danser mais je danse pas
je fais que boiter jusqu'au milieu d'un embouteillage monstre
de toutes petites voitures rouges qui toutes transportent
tes regards d'âme sœur et ton corps d'héroïne
je sais pas trop mais ce genre d'hallucinations
primo 
ça change des chiens à face de chanteurs célèbres
deuzio
c'est sûrement lié au fait que tu possèdes une petite voiture rouge
et que tu me manques terriblement
et que cet amour s'il m'émeut dans le bon sens
me met aussi souvent dans une de ces merdes comportementales



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chair humaine


toujours pareil toujours pas sommeil
et puis le manque fait pousser des soleils bleus comme les veines
et puis le manque me fait chanter
des berceuses étranges qui font pleurer les fées
des berceuses étranges qui vidangent
les peines que rien ne vidange

et puis le poison devient vital un peu et c'est tant mieux
et puis délicatesses le poison caresse le poison disperse
ce qu'il reste déduit de tout
ce qu'il reste de nous du vrac surtout

la vie est belle
sinon absurde
la vie est belle
sinon rien

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des grimaces dans la lumière

pas le moindre bruit Rue des Gestes 
et il n'y a pas de hasard
juste le râle de notre amour pâle
jeté aux pâles réverbères aux vapeurs qui torchent
notre amour pâle etc...
tout le tremblement

c'est la fièvre magie rouge
le bel exorcisme
la mauvaise blague aussi
et le poison bouge
faut pas pleurer mon amour
non faut pas pleurer

faut ricaner mon amour

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je t'aime je veux que tu survives

l'esprit est là qui souffle et me lèche
moins bien que toi
bien moins que toi
et moi je veux juste être mieux
et moi je veux juste ce qui peut-être n'existe pas mais tant pis

des mots viennent parfois cons parfois non
du baratin des prises de tête des éclats de platine
et la petite fumée commence à avoir des yeux alliés
et hasard je commence à me sentir aimé

allez dis moi le encore
comment tu dis déjà
jolie apparition

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quelques légères pressions bucco-dentaires 

coupe du monde de football oblige
dans les bars branchés il y a du con en pleine forme
du bien sapé du bien bronzé du bien définitif
du bien sportif

Juliette
dans les bars branchés il y a aussi ton rire communicatif
qui est comme la pluie
la pluie qui fait mouiller les nappes phréatiques

Juliette
tu me racontes ta vie
comment tu avais appris à tailler des pipes
en épluchant des bananes avec les dents
ou comment devenir une jeune maman célibataire
t'avais permis de faire d’une pierre deux coups
primo
faire gravement chier ta famille
deuzio
échapper à un cruel destin de caissière amoureuse d'un vigile marié

Juliette
tu me laisses rêveur
il m'en faut peu en ce moment
et te regarder manger me fascine comme me fascinent
ces documentaires animaliers sur des fauves phénoménaux
qui se régalent à l’air libre dans des pays impossibles

Juliette
ben non je n'ai pas d'enfant
à part moi je n'ai pas d'enfant
et toi tu es un peu comme eux
quand tu ne sais pas trop quoi dire ben tu dis la vérité
la tienne pas celle des autres


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le coup des yeux bleus

à force de me répéter que tu préfères le sexe à l'amour
j'ai fini par te demander la différence
passque tu me plais beaucoup
passque tes petits seins sont parfaits
passque ton cul tiendrait dans une seule de mes mains
si seulement je n'avais pas ces mains qui sont les miennes
ces mains de pianiste qui ne joue pas de piano
passque tes yeux sont noirs la plupart du temps
sauf quand tu me fais le coup des yeux bleus
et que soudain tes yeux sont noir turquoise 

à force de me répéter que tu préfères le sexe à l'amour
j'ai fini par te demander la différence
et vas-y que tu me tenailles à mort juste au bord de tes lèvres
et vas-y que tu me coupes en deux avec tes yeux
et vas-y que tu adores mon côté féminin et point
et tes yeux semblent si bleus
que la mort semble si loin
que je me sens vivant sans être malade
vivant,invincible je veux dire
non,c'est pas souvent...

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mon chef 


si j'en crois mon chef qui s'y connaît en personnages historiques
je suis rien qu'un branleur passque grosso modo
ma vie tout le monde s'en branle
sans avoir tout à fait tort
mon chef ne semble pas savoir que la vie normale est aussi une forme de folie
et n'a pas vu mon pote Joachim se faire nettoyer les dents par son rat de compagnie
ce qui n'a rien à voir mais tant pis
Joachim avec le froid qu'il fait j'espère que t'es bien au chaud mon pote 

bref ce que je lui dis à mon chef c'est que l'histoire on la connaît
qu'on est même nombreux à être dans ce cas là
qu'on est presque tous des gens des putains de bâtards
des princes en exil de vrais connards
et qu'on est obligé de vivre avant que d'être obligé de mourir
et qu'entre les deux, faut en bouffer de la merde
et que même bouffer de la merde c'est pas gratuit
et que pour être traité de branleur par mon chef c'est super facile
suffit pour ça de ne pas être d'accord avec lui ! 

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faudrait que je me taise faudrait que je vocifère 

faudrait que je me taise
faudrait que je vocifère
faudrait que je retarde l'inévitable

ça sur le trajet des nerfs
c'est pas de l'amour c'est de la rage
c'est la tête la première et le bord du ko
et le malaise qui rentre
fait ventre
pas de pitié quand il s'agit de s'agiter
de tuer le temps contre un tas de murs pas roses
et ça c'est craché mon portrait à la tête de bagnard
et le célèbre rire jaune
jaune symptôme 
contrechamps 
mais c'est toujours l'absence qui continue de briller
les eaux du fleuve ne sont pas loin
et voilà d'autres choses très lancinantes
comme la mélancolie et les terreurs nocturnes
et ça c'est une grimace ou bien un putain de sourire à l'envers
il y a aussi toutes ces machines à faire de la pluie
et ça c'est le pardon des rues sombres
les voyages et les rêves à la con offerts par la boisson

faudrait que je me taise
faudrait que je vocifère 
faudrait que je retarde l'inévitable



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les sœurs Bellavista

Delga a inventé un jeu qui n'existe pas
et il a appelé ça "L'infortune du Bastion Vénitien"
il veut toujours pas me dire pourquoi
il a choisi de l'appeler comme ça
un hommage à Hugo Pratt peut-être

par contre,depuis deux trois soirs il tente de m'inculquer 
quelques notions de ce jeu philosophique
un peu mystique et poétique sans pour autant être pénible
(ouais ,je sais c'est pas courant.)

c'est donc un jeu de hasard et de stratégie qui se joue avec quelques bouchons de champagne et de la petite monnaie
mais c'est pas obligé
c'est un jeu où les règles peuvent changer selon le temps qu'il fait 
l'alcoolémie des joueurs ou leur niveau de culture générale
c'est un jeu où il n'y a pas vraiment de règles
disons que c'est un jeu où il y a plus d'exceptions que de règles
un peu comme ma gueule où il y a plus de barbe que de lèvres...
c'est un jeu où il n'y a rien à gagner
rien à perdre non plus
bref, c'est un peu n'importe quoi ce jeu
mais au moins ça ne pose pas de questions
ça ne complique pas la vie et ça refuse d'être triste 
et puis surtout ça intrigue pas mal les sœurs Bellavista 
à l'autre bout du comptoir
les soeurs Bellavista qui ressemblent à des princesses gothiques sans toute la panoplie débile
ou bien à des nonnes guerrières ultrasexes
les sœurs Bellavista qui ne sont peut-être pas sœurs d'ailleurs
les soeurs Bellavista qui pourraient bien être en réalité un couple de lesbiennes sadomaso
les sœurs Bellavista qui portent bien leur nom en tous cas ...

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le fond des yeux 


là elle récupère de justesse ma tête qui allait partir dans le fossé
là elle regarde dedans pour voir si je suis toujours vivant
là elle ne veut plus que je sois tout seul
elle m'aime bien je crois
et c'est un passage très tendre qui suit
lèvres et muqueuses au bord de l'abîme
des entrelaces et des sourdines
des tutoiements sur la bouche quand la surface se soulève
elle danse autour de moi sur la plaque tournante du paysage
elle m'emporte sur place pour ainsi dire
elle me dit d'aimer plutôt que d'aimer souffrir
là elle me caresse jusqu'au rayonnement
là elle me caresse jusqu'à l'extinction
là elle me caresse jusqu'à l'éternel recommencement
elle sait exactement ce qu'il faut faire pour que le réel le soit moins 

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Mina 

Mina dans les petits hôtels que construit la fatigue
Mina dans le renfermé de n'importe cage d'escalier
Mina qui dit et redit non c'est non dans un pull plus grand qu'elle
Mina limite prostituée
Mina plutôt limite
Mina plutôt prostrée
dans une certaine cabine téléphonique sur les allées
Mina et son fameux laisser-aller
dans l'embrasure que parfois la chair consent
Mina jusqu'aux sangs dans les dessous des portes cochères
Mina petit à petit
Mina de l'intérieur
Mina à double tours
Mina autour du ventre
l'endroit l'obscur le tendre
Mina et la petite fée haineuse la petite bête
Mina remue et Mina bouge comme à la fête
le trou de la bouche et les yeux de la tête
c'est à cause d'une présence non-apparente
qui bien sûr l'accompagne
mais la rend si seule
mais la rend si transparente
qu'on voit ses intimités à travers
tout l'écarlate de ses travers
la misère et l'amour ouais
son point d'orgue et sa masse
ne peux ne veux ne peux ne veux
même pas mal même pas triste
je sais Mina c'est nerveux
toute cette morgue et toutes ces grimaces

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j'aime



et c'est faire quelque chose pour la tête
la faire tourner dans ce que la nuit cultive
et c'est fiancer de force l'alcool et l'extase
et c'est finir par confondre la douleur et son contraire


j'aime


et le fleuve baigne quelque chose de mort dans la brume
et transporte ça jusqu'au jardin où l'on s'ennuie
où tortueux les saules sont si parfaits
où il fait si beau la nuit sous l'unique réverbère




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ma nuit noire ensoleillée 

dés que je pense à toi Mina
à ta chair d'héroïne
à la tristesse des placebos
l'image tremble un peu dans les lavabos
à cause du sperme à cause du sang 
de la valse et du pogo
d'un cil coupé avec les dents
de toutes les couleurs qu'il y a dans le rouge
de toute la rage qu'il y a dedans
à cause ou grâce je ne sais plus trop   
si je remue ou si je bouge

dés que je pense à toi Mina
dans le meilleur des cas 
je m'envoie des mélanges mauves
qui me soulèvent sous les veilleuses
des mélanges mauves comme des fleuves
des mélanges longs comme des pieuvres
qui me soulèvent sous les veilleuses
où je traîne mon nouveau rire
les vampires ont le même
qui peuvent pas aimer
qui peuvent pas mourir

amen





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ma bien-aimée 


ma bien-aimée
à force de fabriquer de l'amour avec des chutes
et des mensonges et des murmures
et des morceaux et des morsures
de la peau bercée trop près du mur
beaucoup trop près des escaliers
des rez-de-chaussée remplis de plaies
ma bien aimée
le monstre que je suis
va finir par tuer
le monstre que tu es

ma bien-aimée
les souvenirs hurlent désormais
et les grimaces coincent
et les ligaments grincent
comme des gréements arrachés
comme des jouets dans des charniers
des charnières déchirées par les limaces
les ragondins et les orfraies
ma bien aimée
le monstre que je suis
va finir par tuer
le monstre que tu es

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loin ça veut dire loin
   

loin ça veut dire loin
ça veut dire beaucoup de boue pour un peu d'or
ça veut dire qu'il neige et qu'il fait nuit
et que la nuit est en nage
et que tu cherches encore une veine
dans la peau de ton personnage
de reine en peine de fée en panne
et que rien ne change même en rêve

loin ça veut dire loin
ça veut dire qu'il faut toujours autant de merde
pour un semblant de liberté
ça veut dire qu'il faut faire avec la sale impression
de le connaître par cœur
le film qu'on ne tournera jamais sur nous
la fin surtout qui écœure

loin ça veut dire loin
ça veut dire qu'il est déjà 5h33
et qu'il n' y a plus rien entre les rires et les larmes
que l'énième rediffusion de l'aube qui revient sur terre
comme un putain de paradis 

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putain je sens que je vais encore oublier
 de rentrer chez moi 

non non
il ne pleut pas
c'est moi qui pleure en souriant
alors la petite voix que je porte
continue de me parler comme si de rien n'était
mais toujours brûlante contre ma tempe
mais toujours loin du cœur
le plus loin possible d'ailleurs
le plus loin possible

c'est comme ça que je me retrouve comme un con
suspendu de mes fonctions
à faire des courts-circuits dans le jus de mon propre jus
des pertes plus amples de connaissance
d'un coup il n'y a plus aucun suspense
d'un coup il n'y a plus qu'une seule image
partout et fixe de face
la bouche armée de patience d'un calibre quelconque

va falloir que le cœur redevienne cet organe creux dans la poitrine
va falloir réagir quoi
tout en sachant que ça risque d'être encore pire
le rêve étrange continue
le rêve étrange continue

putain je sens que je vais encore oublier de rentre chez moi
putain je sens que je vais encore oublier de rentrer chez moi
putain je

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elle brille tant et bien plus que ta chair


elle brille tant et bien plus que ta chair
ton absence ma chère qui me tient la mâchoire
ton absence ma chère qui me tient le crachoir
qui me laisse sécher
qui me laisse choir
au plus prés des ampoules
au plus prés des flacons

c'est un hurlement qui me vient
tandis que le début de la vision crève la surface
pour mieux viser ma tête
avec par ordre d'apparition
le vrai nom de mes marques
de toutes les thérapies le suicide
la grâce mise à léviter

mais je mens mais c'est juré
elle semble si douce cette vitesse
tellement douce qu'il ne faudra pas longtemps pour aller très loin
percer le secret de l'endroit où je ne pourrirai pas comme ça

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où l'on réserve le diagnostic 


depuis peu un soleil bizarre éclaire la nuit pour moi
me retourne la cervelle et tournoie dans le noir 

depuis peu des choses poétiques me sortent par les yeux
et ça me fait rire sauf quand ça me fait peur

depuis peu celle avec qui je ne pèse plus rien
apparaît blanche sur les bords comme une hélice

depuis peu les mouches sur leur passage
me touchent avec leurs petites bouches
et c'est pas désagréable d'être touché

depuis peu un soleil bizarre éclaire la nuit pour moi
des points d'orgue et des rencards
menaces ou promesses impossible de savoir

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