mardi 13 janvier 2015

moteurs & rhizomes

chants de noël & gyrophare
bagage suspect
polar à la gare
quelqu'un a poucave
tour de passe-passe
au bord du canal
où le chaos génère du biz
doudounes à 50 balles
trucs à la mode
trucs à carreaux
clopes
cocaïne
les lascars parlent de meufs
écoute moi frère 
cette gadji
faut pas trop la calculer
mais si tu la calcules pas assez
tu vas passer pour un gros pédé
moteurs dans les mots
moteurs & rhizomes
rien n'est plus proche du déclin
que l'apogée
il se fait tard
il va neiger

samedi 10 janvier 2015

Laurent

silence étrange
au début de l'hiver
chantier à l'abandon
il devrait neiger
mais il neige pas
il devrait bosser
mais il bosse pas
effet retard
il ne va pas la tuer non
il ne va pas non plus se foutre en l'air
il va rassembler ses affaires
son horoscope
son historique
et l'atmosphère sera soudain beaucoup moins blonde
et le contexte sera d'un coup beaucoup plus sain
célibataire 
sans enfant
sans adresse
bien sûr qu'il boit
et que c'est pas bien
et que c'est pas bon
le petit feu et l'injonction
le contrat qui sert à rien
le contrat qui sert à faire comme tout le monde
tôt ou tard
en temps réel
dans la rue
l'aube arrive vite
adieu
à de suite 

vendredi 9 janvier 2015

un semblant de littoral

...la France est championne du monde...mais il n'est pas là...son meilleur ami se marie...mais il n'est pas là...son frère fait construire...mais il n'est pas là...ça fait un bail maintenant...qu'il se sait seul...seul et non pas unique...sous les bras des arbres...sous les regards en coin...une femme primigeste...se fume un petit joint...en terrasse...le jaune monte...ceux qui ont le triomphe facile pérorent au téléphone...un zonard kaki...déchiré par les quintes...récupère...appuyé contre les palissades...un cycliste d'une cinquantaine d'années...teste l'adaptabilité morphologique de sa combinaison de triathlète...grosse bedaine en avant & sac banane...une main dans le dos...il déguste son tango panaché...se retournant de temps en temps sur les petites jeunettes...qui portent leurs corps par dessus leurs fringues...petits hauts sexy...shorts moulants...à la grande satisfaction des voyeurs opportunistes...deux costauds bien entamés donnent des leçons de politesse aux badauds...un pépé fouille les poubelles...poussettes de marché...poussettes pour bébés...à la une des journaux...bruits étranges & besoins sordides...des enfants remplis à ras bord...encore une fois...grillades & rosé...et le ciel qui fait écran...bordel...lui...il pensait qu'il y aurait peut-être un peu plus d'options entre l'adolescence et l'andropause...heureusement...il se voit déjà longer la clôture de l'usine...qui borde le ballast...les wagons-citernes sont vides et le passage de la desserte se fait au pas...au loin...un semblant de littoral merdoie...

mardi 6 janvier 2015

Julie

les parents les grands-parents
leurs peaux leurs dénis
leurs réflexes conditionnés 
qu'ils ne comprennent pas
le rythme central la mélodie
je peux comprendre
mais qu'ils dénigrent à ce point
la culture des pauvres
ça non 
je comprends pas
pour moi primitif
ça veut dire pur
pures les eaux tranquilles autour de l'île
pur le dernier indigène qui se suicide plutôt que de devenir le premier esclave  
pures les deux vieilles femmes qui racontent cette histoire
en secret aux enfants de la forêt
et puis se transforment en oiseaux
Paris Toulouse
papier ciseaux
petits épisodes & double exil
c'est rien
c'est la vie
un jour crachat
un jour chocolat
et entre les deux
une spectaculaire enfilade de journées
des journées qui n'accrochent pas du tout la lumière 
des journées comme des salles d'attente

vendredi 26 décembre 2014

mots clefs n° 35

maman papa
pipi caca
tout le monde subit
le philosophe
le pharmacien
moi aussi j'aime la haine
les bonnes résolutions
qui deviennent de mauvaises habitudes
l'âge d'or c'est bien fini
le fromage
y en a jamais trop
voilà c'est tout
je suis à moitié soûl
et la peine me poursuit dans le métro


mardi 23 décembre 2014

les frites de la vérité pure


quand il s'agit d'éthique et de morale
les règlements deviennent de suite confus
et il se peut qu'ils le restent
à l'approche des fêtes de fin d'année
au Flunch 
tout fait toc
sauf les trois copines
qui gloussent dans un coin
en comparant leurs achats respectifs de dessous
elles ont quoi 
20 piges
et portent toutes le hijab
moi en tant que poète de cafétéria
qui se consacre parfois 
aux frites de la vérité pure que contiennent les blasphèmes 
moi je kiffe grave
tiens
y a le père Noël qui sort des chiottes

vendredi 19 décembre 2014

rituel en attendant que la lumière me retrouve

moi aussi j'ai été un bouffon alcoolique
mais cette fois-ci
je ne m'automutilerai pas
ivre-mort sous la pluie 
un doigt dans la plaie
à faire de la peinture avec mon sang
dans un champ vierge de tout décor
au pire
pour me venger 
j'essuierai mon sexe sur la joue de ta soeur
pas besoin non plus de péter des trucs avec les délinquants pendant les manifestations
la violence de l'état envers les plus démunis
je connais
l'industrie qui nous prend pour ses peluches 
je connais
quand j'ai trop mal je prends ça
du recul du bon matos
rituel en attendant que la lumière me retrouve
nuage de douceur 
entre l'os de mon crâne et celui de mon derche
c'est bizarre 
c'est bizarre mais ça me plait
y a un truc de bien sinon au cinoche ?

jeudi 18 décembre 2014


Lidia B :" J'ai plagié Heptanes Fraxion ."

... ça fait juste comme un petit coup de poignard mal aiguisé dans le cœur ... Je n’ai plus peur d'écrire des conneries lues et évaluées par les cinq cents plus gros cons de la république… deux fautes...en plus j’ai presque tout compris…je bande plus fort... même que j'hésite à mettre des jeans… dire les choses simplement…l’herbe de Didier elle fait chialer aussi…pour la chaleur de ton sexe...la douceur de tes lèvres… un effet de non-souffle... je ne suis qu’une femme…la taciturne... la désaxée… nous sommes une éclipse... je ne suis qu’un homme… dimanche...j'ai failli me bourrer la gueule...alors j'ai arrêté de boire... j'ai écrit ensuite... des mots... des milliers de mots... je viendrai avec tous mes poils...cette maison devient chez moi...j’ai retrouvé le coussin... J’attendrai ...ma plus belle déchirure...