dimanche 19 janvier 2014

les toilettes "des Pavillons Sauvages"


Edgar

non
Edgar n'est pas du genre à se soumettre aux contextes commerciaux en vigueur
ni aux coteries intellectuelles dévitalisées
Edgar ne s'embourbe pas dans les ornements rhétoriques
les clauses de styles
les concessions esthétiques
l'humanisme à l'eau-de-rose
ou bien le consensus bien-pensant
c'est pas comme l'autre là

le réalisateur américain
que même s'il fait caca dans son chapeau 
tout le monde trouve ça beau
bref
Edgar n'est pas très présentable 

comme beaucoup de gens absolument recommandables
il ne sollicite pas l'assentiment
il ne quémande aucune caution
Edgar ne cherche ni à plaire ni à déplaire 
et c'est ce qui fait tout son charme
un charme brut et burlesque et au final poignant
Edgar est un type aussi accessible que complexe
il me faudrait un peu plus de gens comme lui dans ma vie
oh que oui

portrait de moi en forme de tonton (mon neveu c'est Basquiat)

mon neveu c'est Basquiat

samedi 18 janvier 2014

mes cheveux c'est des flammes (Sookie d'après un texte d'Heptanes Fraxion)

mes cheveux c’est des flammes/le couple c’est un ring
la lune c’est cafard/mon pare brise c’est attrape-mouches
le brouillard c’est mes larmes/ce parking c’est gaffe les filles
ce banc c’est pause sandwich/l’espoir c’est encore encore
l’air c’est toi et moi/l’ennui c’est moi sans toi
mon père c’est viens quand tu veux/le champagne c’est nous toutes
le vin c’est je danse/la ville c’est à nous
l’hypocrisie connais trop/cette fille c’est une straight
et zéro c’est déjà ça/oui zéro c’est moi plus qui voilà


mon rasoir c’est ladyshave/mon cafard c’est quand t’es loin loin
ma fiancée l’est larguée/mon blog j’en veux pas
ma femme c’est tout plus le reste/ma gueule on se la veut
mon cauchemar c’est livide/mon bureau c’est on the road
mon voisin c’est ma voisine/ma télé l’est en panne
mon canapé c’est une nuit filles larguées/ma collègue c’est au cas où
cette fille dommage dommage/et zéro c’est 4 x zéros
et zéros mettre un devant/et c’est passez la monnaie
                               
                                                                     
                                                                    
                                                                                                                                                         
                                                                                                   Sookie



post-scriptum (à Séverine C.)

...beaucoup de passage...en dessous des normales saisonnières...beaucoup de travaux...çà & là...et moi qui m'excentre...en loucedé...au beau milieu...un havre de paix...une halte idéale...des épices passionnantes...qui vont avec les courants d'air gothiques...et les idées plus ou moins claires...qui font froid dans le dos...qui font chaud au cœur...portraits-robots...silence radio...je me la joue tranquille...sur la plus célèbre volée de marches de la ville...où les jours rallongent...maussades & frais...à deux pas...dans les laveries automatiques...les dernières lessives sont en train de tourner...le printemps sent la pizza...et la fosse septique...petits trafics & jazz manouche...deux gratteux sur un banc en pierre taquinent grave à ce niveau...un clodo apprécie...rescotche sa godasse...et fait danser son chien...une petite nénette regagne ses pénates...elle porte dans ses bras un gros pain...de la même façon qu'elle porterait un nouveau né...tout le poids du monde des mammifères...je me donne neuf mois...pour couper les ponts...avec les agences...le long du Canal...des bâtiments délabrés...des clubs à la mode...et des histoires de sperme noir...ça booouge dans le sud...mais rien ne change...post-scriptum...c'était pas si mal pour une journée pourrie...merci de m'avoir accompagné... 

sa sœur aînée

sa sœur aînée 
j'ai rien contre elle
mais elle est grosse
mais elle fait vieille
et en plus elle se maquille comme une pute
et en plus elle danse super mal
ado
elle habillait son petit frère en petite fille
son frangin c'est celui qui cite les grands poètes
la braguette ouverte
et qui met jamais sa ceinture de sécurité
et qui téléphone tout le temps en conduisant
et qui s'est acheté un faux téléphone
un jouet d'enfant pour duper les flics
c'est lui ouais
un délinquant de la route devenu chauffeur livreur
sa sœur aînée j'ai rien contre elle
elle est totalement insignifiante

jeudi 16 janvier 2014

même les chiens ne m'aiment plus (spéciale dédicace à Matilde )

même les chiens ne m'aiment plus c'est rigolo
c'est même pour ça
que je partirais bien quelques semaines en week end
style maison de campagne à la mer
le temps que le bronzage fasse tenir en équilibre 
toutes les bosses de ma tête

c'est rigolo l'océan
ça manque un peu de trottoirs
ça fait que je suis de suite un peu paumé
mais c'est vachement beau les baïnes surtout

c'est rigolo tout le monde me prend pour DJ Henao
tout le monde croit que je vais mixer samedi
tout le monde s'imagine 
que si j'avais une bite aussi grosse que mon ego
ben je m'enculerais tout seul
que c'est même un fantasme mais non
attaquer les gendarmes à coups de caleçon
pendant mon arrestation
ça ouais c'est un fantasme

c'est rigolo ton petit cul de petite pute hypersensible
peut tenir caché derrière une petite boite de céréales
c'est rigolo mais c'est pas une raison pour me briser le coeur
kesse tu crois casser nos liens c'est pas facile
c'est comme couper des veines ça va pas sans peine

c'est rigolo en te regardant 
je me dis que le système semble parfait
surtout quand on en fait partie
que la France c'est mon pays mais que c'est pas ma patrie
et que je n'ai jamais tort
sauf des fois quand je te parle encore durant mon sommeil
somniloquie ça s'appelle

moi aussi je t'emmerde mon amour
mais moi c'est une putain de tendresse



DESSIN DE MATILDE MANUFACTRICE






VASES COMMUNICANTS- Marlène Tissot/Heptanes Fraxion.

tout va bien en général jusqu'à ce que tout aille mal

ma mère c'est pas le style de personne à attraper une tique 
avec ses poils pubiens
quoique l'idée serait plutôt sympathique
qu'une quelconque forme de vie puisse sans danger 
s'approcher de son clitoris

et ma sœur c'est pas le style non plus 
ni à chier dans les bois ni à baiser dans la nature
faut voir comme elle vaporise tout à la vanille artificielle
quasiment après chaque miction de son petit mari si présentable pourtant
depuis que choyé depuis que chéri par le syndic 
et l'opinion publique

encore un à qui je ne peux pas expliquer
que l'herbe est vachement bonne
qui va vachement bien avec le vin
ni que la poésie de Johnny Lechien
me rend carrément amoureuse là bas tout au bout du toit
dont le ciel fait des étoiles en respirant

c'est simple ma mère à part donner des ordres
n'aime rien sauf sa cuisine si bien intégrée
un modèle du genre faut dire
dommage que personne n'y vienne manger
à part ma soeur bien sûr
ma soeur qui n'a jamais vu de médecin de sa vie
ma soeur qui se soigne en rendant les autres malades 
avec un tel entrain
que chantage et harcèlement doivent être certainement
deux façons de jouir

ça fait qu'une fois seule
sourire me fait mal
ça fait qu'une fois soûle
souffrir me fait rire
mais tout va bien 
tant que personne ne saigne sur les places de parking
réservées aux copropriétaires
tout va bien en général jusqu'à ce que tout aille mal
ma mère a encore assez d'amour pour moi 
pour continuer à me détruire





fauteuil...machine...un endroit où cicatriser...


les bâtards sont plus solides

opération sensationnelle
banderoles publicitaires
mega ciel bleu
froid de gueux 
y a des petits avions de tourisme qui passent la tondeuse
y a des vitamines à acheter
y a des intérimaires qui montent des plaques de plâtre 
trois étages à se taper par les escaliers
et pas de gants
jolie petite ville de merde
jolies femmes doraphiles
dont une enceinte qui se la pète grave 
toute la panoplie de la matonne perverse
4X4
kékés
visa infini
terrasse chauffée
comment gérer les cris
les espaces verts
la nostalgie
désir de formation
sur une route en train de disparaître 
zoom pétition
de quoi crocheter une serrure
me voilà en vrai
sans ami ni gadget sexuel
pourquoi refuser l'équation
équanil
les bâtards sont plus solides

lundi 13 janvier 2014

immeuble


qu'il fasse nuit et puis qu'il pleuve

qu'il fasse nuit en sortant du travail 
et puis qu'il pleuve
c'est trop bon
de conduire sous la pluie 
et qu'il n'y ait presque plus personne sur la route
c'est trop bon

que la route fasse des vagues
que la route brille comme la peau d'un épaulard
c'est trop bon

d'être un peu soûl 
d'être content
d'être un peu con
c'est trop bon

d'avoir ton parfum sur mes fringues 
et la zique de Lisa dans le baladeur
c'est trop bon

et cette impression de ne pas trop subir
c'est trop bon aussi
cette impression qui éclaire ma tête comme la foudre la forêt
ma tête chaude comme tes seins sont chauds
quand le vin les réchauffe et que ton fou rire les remue
c'est trop bon


Lisa Germano en 2005 avec mon pote Hugues